ANTIHSM : La réponse à la violence en ligne à l’égard des femmes!

La violence en ligne envers les femmes, peut prendre de nombreuses formes : harcèlement, pornodivulgation, menaces de viol, et peut aller jusqu’à l’agression sexuelle ou le meurtre. Les auteurs peuvent être des partenaires, des ex-partenaires, des collègues, des camarades de classe ou, comme c’est souvent le cas, des individus anonymes. Loin d’être des incidents isolés, ces attaques ciblées sont le reflet d’une société en proie à la montée de comportements racistes et sexistes.

En 2023, une étude de l’organisation Glitch intitulée “The Digital Misogynoir Report” révélait que 20% des contenus sur les réseaux sociaux sont “déshumanisants” pour les femmes noires. Malheureusement, comme le souligne également cette même étude, les plateformes concernées ne prennent pas de mesures contre cette tendance inquiétante. Pire: les cyberattaques et la violence envers les femmes ne sont souvent pas prises au sérieux.

Cette réalité se confirme tristement par la récente vague de harcèlement imonde subit par une jeune femme noire pour avoir reçu 2000€ de son père. Si cette raison est plus que ridicule, elle a suffit à déclancher la haine des masculinistes qui se sont acharné sur la jeune femme pendant plusieurs jours , poussant le vice jusqu’au revenge porn.

En réponse à cette montée des comportements violents et dégradants envers les femmes noires sur les réseaux sociaux,14 féministes africaines ont créé la plateforme #AntiHSM. Il s’agit d’un mouvement de mobilisation collective pour lutter contre ces attaques qui nuisent gravement à l’épanouissement des femmes sur les réseaux sociaux.

« Après un énième cas de harcèlement sur Twitter, nous avons découvert que plusieurs femmes, dont nos co-fondatrices, ont été victimes de doxxing et de diffusions de médias intimes non consentis sur les réseaux sociaux. Nous avons alors décidé de nous mobiliser. AntiHSM est un mouvement citoyen, populaire. Le cyberharcelement misogyne est une violence systémique que nous avons cherché à mettre en lumière. Les femmes noires, victimes de misogynie et de racisme sont d’autant plus touchées par le phénomène. » Peut-on lire en introduction d’un communiqué officiel publié sur le compte X du mouvement @AntiHSM

Par ailleurs, la plateforme #AntiHSM ne se contente pas de dénoncer ces violences; elle sert également de lieu de soutien et de ressources pour les victimes. Le space  organisé sur X ce 19 août a permis de le voir: des femmes victimes de cyberharcèlement ont pu y partager leurs expériences, trouver des conseils juridiques et psychologiques, et se joindre à une communauté solidaire.

Finalement, en créant cet espace, les fondatrices de #AntiHSM réaffirment la nécessité d’une action collective pour mettre fin à la cyber-violence contre les femmes en général et les femmes noires en particulier. Leur travail s’inscrit dans une lutte plus large pour l’égalité des genres, en visant à transformer non seulement les réseaux sociaux, mais aussi les mentalités qui sous-tendent ces violences.