Fête nationale de l’Angola : célébration des mères de l’indépendance !
Le 11 novembre marque la fête nationale de l’Angola, une journée dédiée à la célébration de l’indépendance du pays vis-à-vis du Portugal en 1975.
Si l’histoire des luttes indépendantistes sur le continent africain met souvent en avant des figures masculines, de nombreuses femmes ont également joué un rôle clé dans cette quête de liberté. En Angola, deux figures emblématiques illustrent parfaitement cette contribution féminine déterminante : la Reine Anne Nzinga et Déolinda Rodrigues.
Anne Nzinga : une icône de résistance face à l’impérialisme
Au XVIe siècle, alors que le Portugal entamait la colonisation de l’Angola, une figure féminine s’est distinguée par son courage et sa détermination : Ana de Sousa Nzinga Mbandi, plus connue sous le nom de Reine Nzinga.
Son nom, signifiant « la reine dont la flèche trouve toujours son but », reflète parfaitement son habileté stratégique et sa ténacité face à l’oppression coloniale.
Nzinga accède au trône après la mort de son frère, Ngola Mbandi, et rapidement, elle s’impose comme une dirigeante influente et respectée. Envoyée en tant qu’émissaire à Luanda pour négocier un traité de paix avec les autorités portugaises, elle démontre une diplomatie redoutable et une capacité à tenir tête aux représentants masculins des colonisateurs. Grâce à ses tactiques guerrières, son expertise en espionnage, et sa maîtrise de la langue portugaise, elle forge des alliances stratégiques et résiste efficacement aux incursions portugaises et néerlandaises.
La Reine Nzinga ne se contente pas de négocier ; elle mène également une armée composée de femmes et rallie d’autres royaumes africains à sa cause. Son engagement sans faille lui vaut une place permanente dans l’histoire angolaise en tant que symbole de résistance et de liberté.
Depuis 1975, année de l’indépendance de l’Angola, une statue en son honneur s’élève à Luanda, rappelant à chaque génération son héritage.
Déolinda Rodrigues : un modèle féminin au-delà de son temps
Plus de trois siècles après la Reine Nzinga, une autre femme se distingue dans le mouvement pour l’indépendance de l’Angola : Déolinda Rodrigues de Almeida. Militante, écrivaine, traductrice et animatrice radio, elle est une figure proéminente de la lutte pour la liberté angolaise au XXe siècle.
En 1961, Déolinda rejoint le Mouvement Populaire de l’Angola (MPLA) et cofonde sa division féminine, l’Organisation des Femmes de l’Angola. C’est alors qu’elle va jouer un rôle central dans l’organisation des manifestations et des grèves contre le colonialisme portugais, coordonnant des actions de résistance aux côtés d’autres mouvements nationalistes. Son engagement inébranlable et sa capacité à mobiliser les communautés locales font d’elle une leader respectée et influente au sein du MPLA.
Même après l’indépendance du pays en 1975, elle a continué à jouer un rôle important dans la politique angolaise notamment avec son rôle ministre des affaires sociale et de la famille, ensuite présidente de l’Organisation des femmes angolaises. Pour son travail et son dévouement, elle sera reconnue jusqu’à nos jours comme “héroïne nationale de l’Angola”.